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Les tableaux et les objets du roman "La Perle rouge"

Voici quelques images pour accompagner la lecture de mon roman La Perle rouge.

Pour en savoir plus sur le roman, si vous ne l'avez pas encore lu, voir ici :


Je crée cette page à la demande de mes premiers lecteurs, qui aimeraient visualiser les œuvres évoquées dans le roman. J'espère l'enrichir petit à petit avec des photos de meilleure qualité, des références plus précises, des explications plus détaillées, et peut-être d'autres éléments que je retrouverai dans mes copieuses archives papier non encore numérisées... N'hésitez pas si vous avez des demandes ou des suggestions à me faire.


 

Les tableaux du roman



Les sept joies de la Vierge, par le Maître de la sainte Parenté (anonyme nommé Lambert von Luytge dans le roman, d'après le nom existant d'un peintre de Cologne de cette époque)

Les trois panneaux centraux sont au Musée du Louvre à Paris, les panneaux latéraux sont au Germanisches National Museum à Nuremberg.


L'ensemble des sept panneaux est souvent évoqué dans le roman : Barthel, puis Philipp et Katharina, puis Joist accompagné de sa sœur Richmond, le contemplent dans le couvent des Bénédictines des Macchabées à Cologne, où il est exposé. Le haut du dernier panneau, la Vierge accueillie au ciel par son époux céleste au milieu du concert des anges, nourrit l'imaginaire de Katharina à de nombreuses reprises.



Le retable de Bartholomeus, avec sainte Cécile et sainte Agnès

Barthel contemple ce tableau dans l'église Sainte-Colombe à Cologne, où il est exposé. Il observe particulièrement les attitudes de saint Bartholomeus/ Barthel et sainte Agnès, puis un détail du vêtement de sainte Agnès.


Détail du fermoir de la cordelette tenant le manteau de sainte Agnès, représentant une sirène qui tient un rubis :



Les Vierges à l'Enfant de Stefan Lochner

Vous en trouverez de nombreuses représentations sur internet et dans des livres d'art. En voici un exemple :

Ce tableau est conservé au Wallraf-Richardz Museum de Cologne.


Détails des broches de la Vierge sur différents tableaux de Stefan Lochner :



La "Cronica" de Cologne

A feuilleter intégralement en ligne :


Quelques pages dont il est question dans le roman :



Le portrait de Peter von Clapis par Barthel Bruyn

Le portrait de cet important professeur de l'Université de Cologne lance la carrière de portraitiste de Barthel Bruyn.



Le diptyque représentant la famille Gail (puis "de Gail"), par Barthel Bruyn

C'est ce tableau, conservé au Musée du Louvre, qui est à l'origine de mon inspiration du roman. Le moment de son exécution est rapidement esquissé dans le prologue, puis raconté plus amplement à sa place dans la chronologie, au milieu du roman. Il en constitue comme le point nodal d'où tout rayonne.

Le panneau de gauche représente Philipp Gail et ses cinq fils : Melchior, Kaspar, Andreas, Joist, Philippus.

Le panneau de droite représente son épouse Katharina Gail, née Katharina von Mulheim, et ses deux filles : Katharina (dite Tringen) et Richmond.

Le tableau a été achevé en 1545, mais il a été commencé plusieurs années auparavant, du moins le panneau masculin. C'est ce qui explique que les deux plus jeunes garçons à gauche semblent des pièces rapportées. Le panneau féminin a dû être commencé plus tardivement, car les deux filles sont plus jeunes que l'avant-dernier garçon. Toutefois, la mère était déjà morte en 1545. Il est possible que le peintre se soit inspiré d'un portrait individuel exécuté plus tôt.


Détail de la ceinture de Katharina :

Dans le creux central de la plaque, où aurait dû se trouver la perle rouge, figure une petite tourmaline (une gemme rose).



Portraits individuels de Philipp et Katharina Gail, par Barthel Bruyn


Ces deux portraits sont conservés au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles.

Le portrait de Philipp date de 1543. Celui de Katharina de 1537



Autoportrait de Barthel Bruyn

Cet autoportrait de Barthel Bruyn, le seul à ma connaissance, date du début des années 1520.

Il est conservé à la University of Michigan Library, à Ann Arbor.



Autres tableaux de Barthel Bruyn

Vous en trouverez de nombreuses représentations sur internet et dans des livres d'art. En voici quelques exemples : des portraits (où le personnage tient souvent un œillet), et des peintures de vanités, faites pour figurer au dos des panneaux de portraits.



Détail d'un Tentation du Christ de Barthel Bruyn pour le Couvent des Carmes, avec une représentation caricaturale d'un diable sous les traits de Martin Luther

Dans le roman, cette représentation est un moyen pour le peintre de se disculper d'un soupçon de sympathie envers les idées de Luther. Je ne sais pas ce qu'il en était dans la réalité. Tout ce qu'on sait c'est que Barthel Bruyn ou son fils (du même nom) a réalisé un portrait de Katharina von Bora, l'épouse de Luther.



Portrait de Katharina von Bora, l'épouse de Martin Luther, par Barthel Bruyn ou par son fils Barthel Bruyn le Jeune

Ce tableau est conservé au Musée de Chantilly.



Portraits de Martin Luther et de son épouse Katharina von Bora, par Lucas Cranach

Vous en trouverez de nombreuses représentations sur internet et dans des livres d'art. En voici deux exemples :




Portrait de Magdalena Luther, par Lucas Cranach

Ce tableau, conservé au Louvre, est une œuvre qui me bouleverse et devant laquelle je peux rester longuement sans jamais me lasser. Il constitue la préhistoire de ma conception du roman, puisque que, avant que je ne découvre le tableau de la famille Gail, il a donné lieu à une nouvelle que j'ai ensuite modifiée pour l'enchâsser dans le roman, telle une perle rouge enchâssée dans une monture d'or.

Magdalena Luther est morte à l'âge de 13 ans. Ce tableau a sans doute été réalisé après sa mort, d'après des croquis exécutés de son vivant.

Je parle de mon amour pour ce tableau dans cet article de mon blog :



Portrait de Kaspar von Köckeritz, par Lucas Cranach

Ce tableau est conservé au Louvre. Le nouvel accrochage de 2018 l'a mis côte à côte avec Magdalena, dont il était auparavant séparé d'une salle. C'est drôle, car en 2018 j'avais déjà écrit les pages évoquant le lien qui unit ces deux personnages, mais le roman n'est paru qu'en 2025.

J'ai toujours été bouleversée par l'expression de cet homme. J'y vois un mélange de dureté intransigeante, de douleur profonde, et de bonté infinie.



La signature de Lucas Cranach

Exemple de cette signature avec le détail d'un tableau

Je ne sais pas pourquoi Cranach a chois de signer ainsi. Je suis frappée par la présence du seprent-dragon, autrement dit une vouivre, et par la pierre rouge / perle rouge / escarboucle sur le chaton de la bague tenue dans sa bouche par la vouivre.



Portrait de Nicolas Perrenot de Granvelle, par Titien

Ce tableau a été exécuté à Augsbourg en 1548, lors d'un séjour de plusieurs mois de l'empereur Charles Quint, dont Nicolas Perrenot de Granvelle était le Garde des Sceaux.

Il est conservé au Musée du Temps à Besançon, musée qui se trouve dans les locaux du Palais Granvelle, que Nicolas avait lui-même fait construire pour y demeurer.




Les sept objets

Les sept objets sont en fait huit, puisqu'il en existe deux listes, dont une où la Perle rouge a été remplacée par l'horloge.


  • L'anneau : c'est le seul objet pour lequel je n'ai pas eu de modèle. Je l'ai imaginé comme un simple anneau d'or.


  • Le miroir : mon modèle est une source écrite et non iconographique, puisque c'est le descriptif figurant dans l'inventaire d'un marchand parisien.


  • Le chapelet : c'est celui qui figure sur le tableau des Gail

    La grosse boule métallique est un pomander, dans lequel on met des herbes aromatiques dont on pensait qu'elles écartaient les miasmes et conservaient la santé. Les personnages du roman y glissent un brin de romarin.


  • Les chandeliers :

    L'histoire incroyable de ma rencontre avec ces chandeliers a été racontée ici :

    https://cheminsantiques.blogspot.com/2015/11/dix-mille-de-perdus-un-de-retrouve.html

    Ils sont conservés au Musée d'Oslo.


  • L'épée : c'est une épée italienne dite "cinquadea" appartenant à la famille Gonzague


    Elle est conservée au Musée du Louvre. Sa position dans la vitrine ne permet pas d'en voir facilement tous les détails. Mais elle a été très soigneusement décrite en 1857 dans un numéro du Bulletin des Antiquaires de France lisible ici :

    https://archive.org/details/bulletin189091sociuoft/page/n267/mode/2up

    (p. 261, à partir de "M. Saglio...", jusqu'en haut de la page 263)


  • La coupe : c'est une coupe vénitienne en verre bleu

    Elle est conservée au Musée du Louvre.


  • L'horloge : c'est une horloge de table fabriquée à Nuremberg.

    J'ai légèrement triché de quelques décennies, car dans le roman, l'horloge est acquise au début des années 1540, alors que ces modèles apparaissent plutôt dans les années 1560-70. Ce sont des objets extraordinaires pour l'époque, les premiers modèles d'horloge que l'on peut emporter avec soi, même si ce ne sont pas encore des "montres" que l'on peut mettre à son poignet ou attacher à son vêtement, on peut les tenir dans la main et les poser n'importe où. On parle d'ailleurs d'"horloge de table". A cette technologie de pointe et à cette miniaturisation s'ajoutent la préciosité des matières et la qualité artistique, qui en font les objets les plus luxueux de cette époque. Ces premiers modèles sont tous fabriqués en Allemagne, dans la région de Nuremberg.

    Celui-ci, qui m'a servi de modèle, est conservé au Musée du Louvre.


  • La perle rouge : c'est une perle de cornaline ; elle apparaît montée sur une épingle d'or


    L'idée que j'en avais était antérieure à la découverte des objets réels. Je pensais plutôt au départ à une perle de bois peinte d'une peinture laquée rouge vif. J'ai vite compris que la cornaline offrait bien plus de pistes symboliques.

    La découverte de ces deux épingles d'or à tête de cornaline au Louvre m'a stupéfaite. C'était comme si je trouvais naturellement ce que j'avais imaginé. Comme si elles m'attendaient depuis toujours. D'autant plus qu'elles ont été fabriquées proches de la Mésopotamie de mes origines. Elles sont en effet originaires de Suse en Iran. La première date de 2600 / 2400 av. JC, la deuxième de 2000 / 1940 av. JC.



    Quelques œuvres qui ne figurent pas elles-mêmes dans le roman, mais qui ont été sources d'inspiration


    Portrait de Cleophea Krieg von Bellikon par Hans Asper

    La coiffe que brode Tringen dans le roman s’inspire de la coiffe que porte Cleophea.


    Quelques tableaux modernes qui ont hanté l'histoire de Magdalena

    L'histoire de Magdalena vient d'une nouvelle qui a été la préhistoire de La Perle rouge. J'avais construit cette nouvelle en m'inspirant de plusieurs tableaux. Parmi eux, bien sûr, des tableaux de Lucas Cranach. Les autres ont fini par disparaître au fil des réécritures. Mais il en reste trois dont la présence est encore en filigrane dans certaines scènes.


Max Ernst, Au premier mot clair, 1923.

C'est finalement de ce tableau qu'est venue pour la première fois l'idée d'une perle rouge.

C'est d'autant plus frappant que Max Ernst est originaire de Cologne, sauf que cela, je ne le savais pas alors, et que je ne savais pas non plus que ma nouvelle située à Wittenberg, allait s'intégrer dans un roman se déroulant à Cologne !

Par ailleurs, l'histoire de ce tableau, fresque peinte dans la maison de Paul Eluard et de Gala, où Max Ernst s'était installé et était l'amant de cette dernière, puis recouverte de papier peint, oubliée, et redécouverte à la fin des années 1960 par Cécile, la fille de Paul Eluard, est absolument incroyable, et cela aussi, je ne l'ai découvert que plus tard.

Dans le roman, c'est le rêve que fait Magdalena.



Claude Monet, La Pie, 1868-1869

Ce tableau m'a toujours attirée par l'atmosphère paisible que j'y ressens d'un après-midi d'hiver ensoleillé dans le silence de la neige qui étouffe les sons, avec une longue maison ou corps de ferme dont l'intérieur est invisble et laisse libre cours à l'imagination, et cette énigmatique pie qui donne son nom au tableau.

Une scène de la partie du roman sur Magdalena est entièrement inspiré de ce tableau, dans ses moindres détails. C'est aussi de ce tableau qu'est sortie la pie, en apparence très discrète, en réalité omniprésente dans le récit.



Paul Gauguin, les Alyscamps, 1888

C'est le paysage de ce tableau que décrit en partie Martin Luther quand il imagine l'arrivée de sa fille au paradis. Ce n'est que plus tard, en cherchant par curioisté, que j'ai découvert que le nom de lieu "Alyscamps" est un équivalent de "Champs-Elysées" et qu'il était donc bien question de monde des morts.




Les lieux


Cologne au XVIe siècle

En jaune, les deux axes de la ville romaine.

En orange (à l'emplacement probable de la tente de Germanicus, quand la ville était un camp romain, et donc du lieu de la naissance d'Agrippine), les maisons jumelles, Zum kleinen Karfunkel, « À la Petite Escarboucle » et Zum alten Grin, « À l’Ancienne Maison Grin », qui ont été les atelier et maison d'habitation de plusieurs peintres, dont Stefan Lochnet et Barthel Bruyn.

En vert clair, l'Hôtel de Ville.

En vert foncé, l'église Saint-Martin.

En rouge, la boutique et immeuble d'habitation de la famille Gail, 14 Lintgasse.

En bleu, le quai du Rhin avec le port fluvial.

En rose, la cathédrale, en chantier (on voit la grue).



Vue de Cologne en 1531, donc en plein à l'époque du roman.

On y voit très bien le port fluvial sur le Rhin, où se déroulent plusieurs scènes du roman.

La tour la plus haute, au centre, est celle de l'église Saint-Martin.

La deuxième plus haute tout à côté à gauche est celle de l'Hôtel de Ville.

A droite, la cathédrale, en chantier (on voit la grue).

La porte cochère visible devant Saint-Martin est celle par où on arrivait de la Lintgasse.


*


La ville de Cologne a été presque entièrement détruite lors du bombardement par les Alliés à la fin de la Seconde Guerre Mondiale en 1945, à part la Cathédrale. Des bâtiments historiques comme l'église Saint-Martin ou l'Hôtel de Ville ont été reconstruits à l'identique, d'autre moins prestigieux, comme l'ancienne maison de Bruyn ou celle de la famille Gail sans doute un peu différemment. Quand je marche dans les rues de Cologne, j'ai le sentiment étarnge de mettre mes pas dans ceux de mes personnages, mais avec des bâtiments fantômes, vrai-faux en quelque sorte.

Par un concours de circonstances suprenant, l'immeuble de la famille Gail est aujourd'hui un hôtel, où j'ai séjourné en 2014. J'ai donc dormi dans une chambre qui est peut-être à l'emplacement d'une chambre où ont dormi mes personnages, mais comment savoir si l'immeuble a été reconstruit dans les mêmes proportions ? Si dans l'immeuble du XVIe siècle, celui d'avant 1945, les planchers, les murs, étaient aux mêmes endroits qu'aujourd'hui ?

Et pourtant, au milieu de cette ville fantôme, dans les fondations de cet immeuble fantôme, une chose est demeurée intangible. C'est la cave. Elle n'a pas été touchée par les bombardements. Elle date du XIVe siècle, et c'est même la plus ancienne cave de Cologne, comme le proclame fièrement le prospectus de l'hôtel.

Elle est louée pour des soirées festives, et le gérant de l'hôtel a accepté de me la montrer. J'ai donc descendu l'escalier, mis mes pas dans ceux de Katharina et de Barthel, et, en faisant abstraction des nappes blanches, des projecteurs et des lustres kitsch, j'ai contemplé les piliers massifs, les arches du plafond, les murs de pierres grises, qui ont été touchés 500 ans plus tôt par la vraie Katharina Gail.


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